jeudi 23 décembre 2010

Au delà du conflit provinciaux/franciliens, le régionalisme existe bel et bien

J’étais sur le point d’écrire mon ressenti quant à la découverte des marseillais et à mon expérience en tant que nouvelle venue dans la ville, ce qui m’a marqué, ce que j’aurais appris, les idées reçues vérifiées ou non sur la ville mais je me suis dit que faire un article sur le régionalisme était finalement bien plus pertinent : en tant qu’expatriée pour la 2ème année consécutive, j’ai voyagé de mon fief de sud-ouest en me déplaçant vers l’est. L'article ne sera donc pas forcément subjectif objectif !
Le régionalisme ? Voilà ce que nous dit notre ami Wikipédia :
« Le régionalisme est une attitude de valorisation ou de défense des particularités d'une région, (notamment dans un cadre politique) » : en deux mots, la préférence de sa région d’origine et/ou d’habitation, de résidence au profit des autres.
On s’intéresse, on étend ici le phénomène au régionalisme mais cela peut concerner aussi bien une région qu’un village, qu’une ville, qu’une quartier et affecte plus ou moins les individus selon des degrés différents : cela va de la moquerie d’un accent différent au refus total de communication avec l’individu originaire de la commune où de la ville ennemie.  Et si vous ne voyez pas de quoi je parle, pensez à Bienvenue chez les ch’tis ou lorsque vous rencontriez un nouveau venu dans votre classe, c’était la bête de cirque, bien vrai ?
Mais me direz-vous, quoi de plus normal que d’avoir un attachement tout particulier pour la ville qui nous a vu grandir, où nous avons passé le plus clair de notre temps pendant les 2,5,10, 20 voire plus dernières années ? Rien, je vous répondrai et c’est pourquoi s’en construire un sentiment de fierté découlant à première vue d’un sentiment d’appartenance à un groupe d’habitants, les Bitterois (Béziers), les Montastrucais (Montastruc) ou encore les Mirapissiens (Mirepoix sur Tarn) ! Mais de nos jours, cette fierté assumée et clamée haut et fort relève plus d’un besoin de revendication d’appartenance à un lieu, une région, une terre, symbolisant un véritable repère qui rassure et apporte une certaine stabilité à tout un chacun dans la propre quête de soi. « Notre terre nous accueillera toujours à bras ouverts quelqu’un soit les conséquences », voila ce que chaque « expatrié » volontaire où non s’est dit un jour où l’humeur maussade était au rendez-vous. Mais concrètement, le régionalisme, ça vient d’où ?
La notion de « régionalisme » apparaît en France pour la première fois, en 1874 si l’on en croit les archives. Mais il faudra attendre un plus tard pour voir émerger celle du régionalisme au sens culturel . Pourtant, l’ambition de vouloir mettre en valeur les traditions locales, de conserver les rîtes et les coutumes, ça ne date pas d’hier ! Avec les années, la dimension littéraire et folklorique donné par les partisans du régionalisme (Jean Charles Brun) –ou à l’ époque le « localisme » – s’est estompée pour laisser place à une dimension plus politique, prônant l’indépendance, l’autonomie voire le séparatisme (Source : Scienceshumaines.com)
Le régionalisme, vecteur de valeurs « communautaristes » voire tribales prend tout une dimension qui relève du social : en effet, si demain, vous rencontrez par hasard dans la rue un habitant de votre village natal, d’office, vous lui accorderez crédit et sympathie. Parlez le même langage avec un voisin, un « compatriote » forcément, ca créer des liens ! Partagez des expériences communes, éventuellement des connaissances et des lieux rend tout de suite la personne beaucoup plus intéressante que s’il s’agissait un bel et sombre inconnu et c’est ici que la phrase d’un de mes professeurs prend tout son sens : « L’être humain est narcissique, il aime ce qui lui ressemble », disait-il et visiblement, sa théorie était fondée !
D’expérience personnelle, je dirais que ce phénomène de « régionalisme » est indéniablement présent dans l’inconscient collectif mais il aura tendance à plus ou moins s’exprimer selon les régions, les individus et selon différents contextes (soirées, rencontres avec un groupe de gens inconnus, à l’école, au travail, dans la sphère privée ...).
Finalement, ce sentiment, à la limite du nationalisme, ne serait il pas un moyen de rassembler tout un peuple derrière un seule et même pays, certes subdivisé mais formant une entité à part entière ? Je n’en sais pas plus que vous …
A lire également des articles pertinents sur le régionalisme d'un point de vue  culturel, politique et sur la problématique du localisme : Le localisme, seule issue pour le monde ?

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