Savoir prendre le métro est donné à tout le monde, le comprendre est, par contre, tout un art. Plus qu’un simple moyen de transport en commun, la fonctionnalité va plus loin que ce que l’on peut bien penser. Fréquenté par tout un tas de gens quotidiennement, le métro est une bête curieuse : l’attention focalisée sur ce que l’on va faire une fois arrivée à destination, chacun essaie d’évacuer le « temps mort » du trajet. En bref, il se passe dans le métro tout un tas de choses qu’il ne se passe pas ailleurs. Analyse et portrait des usagers.
Le fabuleux lien entre postures et attitudes
Comme partout, chaque individu à une manière différente d’appréhender les choses. Le métro ne faisant pas exception à la règle, la façon d’aborder le moyen de transport et de penser son utilisation varie d’un individu à l’autre.Incroyable mais vrai, les postures adoptées seraient révélatrices du comportement .
Explications : chercheur japonais, Tomomichi Kobayshi[1] a établi des statistiques troublantes après observation de la posture des dits individus dans le métro. Il s’est plus particulièrement intéressé à ceux se tenant seul, debout, près de la porte. Il apparaitrai donc que les hommes ont tendance à lever leurs bras plus hauts contrairement aux femmes qui gardent les bras en bas. En revanche, elles se tiendraient plus en face de la porte tandis que les hommes se tiendraient, au contraire, dans la posture inverse, faisant face aux passagers.
En allant plus loin, on apprend notamment que la posture des « bras ballants » est la plus visible sur les individus ayant la vingtaine, en couple. Dernier détail, dans la situation précédemment évoquée, l’homme se trouve le plus souvent le plus éloigné de la porte, sa compagne se trouvant entre lui et la dite porte.
Typologie des usagers et analyse comportementale
Selon le parcours de l'usager , sa « stratégie » change : son trajet peut être continu ou discontinu ceci étant lié à allure soit rapide ou lente. Il peut être attentif, ou au contraire inattentif et critique vis-à-vis de son environnement ambiant, ces comportements seront différents.D’ailleurs, l’expert en sémiotique, Jean Marie Floch [2] nous livre son avis sur la question : d’après lui, 4 grandes catégories sont à distinguer.
Première catégorie, les « pros ». Véritables experts, ils sont à l’aise, comme dans leur élément, sur leur propre terrain de chasse. Signes distinctifs, ils dégainent leur ticket plus vite que leur ombre ; démarche rapide, ils se faufilent dans la masse et esquivent les obstacles pour arriver avant l’arrivée du monstre, un vrai parcours du combattant ! Ayant toujours un temps d’avance, ils s’installent à un très endqois pqécir rtq le ptai d’assense potq assapuer immédiatement le couloir de correspondance. Pour eux, le métro s’apparente à un outil : fonctionnel, il ne sert qu’à aller d’un endroit à l’autre, le plus rapidement possible de préférence, « trajet direct, net et précis sans fioritures » est le mot d’ordre !
Autre espèce, les arpenteurs, aficionados des promenades. Comme leur nom l’indique, ils « arpentent » les quais et les couloirs, le nez en l’air à admirer le monde qui l’entoure ; affiches publicitaires, décorations et animations l’émerveillent. Différence et diversité, ils s’amusent à la chercher et à décoder les détails de chaque station. Les arpenteurs sont des rêveurs et leur trajet, une découverte de chaque instant.
A l’opposé des professionnels se trouve ceux qu’on appelle les flâneurs. En deux mots, il considère que le métro est plus qu’un moyen de transport ; c’est un lieu d’échanges, de partages, de rencontres, d’animation et de divertissement. Le cadre est l’ambiance est donc très important pour eux. Leur dada, les spectacles et les commerces.
Enfin, dernière catégorie d’usagers, les somnambules, véritables « voyageurs de la continuité » ! Comme les pros, ils évitent les ennuis ou tout autre désagrément. Différents de ses collègues « flâneurs » et « arpenteurs », ils ne prendraient pas la peine de s’arrêter devant une animation, un spectacle ou un commerce. Leur préoccupation ? Simple et efficace, la tranquillité le long du trajet, les places assises et strapontins sont leur alliés !
Et vous ? Plutôt arpenteur, pro, somnambule ou flâneur ?
{1}
Sexual differences in posture-related human behavior on subway trains, and their biological function, Tomomichi Kobayshi
{2}
Sémiotique marketing et communication , Sous les signes les stratégies, Jean Marie Floch