jeudi 17 février 2011

Carancho, des faux airs de Marseillais

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Sorti le 02/02 en salles, Je suis allée voir Carancho. Emballée, mon point de vue sur l'oeuvre, toute ressemblance avec la vie Marseillaise n'est que pure coïncidence !


 
On se moque souvent (à tort) de la conduite marseillaise, qui est, sans mauvais jeu de mots, tout sauf reposante ! Pour éviter les mauvaises surprises et s’adapter au plus vite aux coutumes locales, 2-3 banalités qui ne vous surprendront même plus après quelque temps : les piétons traversent régulièrement en dehors des passages cloutés, le feu tricolore et les petits bonshommes verts et rouges ne font plus la loi et les automobilistes font des voies de bus leurs nouvelles places de parking. Enfin, les scooters, nouveaux « rebelles » de la route, ne sont pas en reste!

Tout ça m’amène à rappeler qu’il faut toujours faire attention, un accident est vite arrivé : en la matière, l’Argentine est décimée par le fléau que sont les accidents de la route, qui représentent la première cause de mortalité avec près de 8000 victimes par an et 120 000 blessés. Considéré comme véritable problème de société, le cinéaste Pablo Trapero a choisi d’aborder la question en choisissant la route comme toile de fond de son nouveau film, Carancho (« rapace » en espagnol), sélectionné au festival de Cannes l’an passé, sortie en salle ce mercredi.

L’intrigue suit le parcours de Sosa, « carancho » : un avocat spécialisé dans les accidents de circulation dans la capitale argentine. Entre corruption et fraudes aux systèmes d’assurance, il profite des nombreuses victimes de la route, véritable « gagne-pain » d’une poignée d'avocats, proche du cercle mafieux. Un soir, alors qu’il est à la recherche de potentiels clients, il rencontre Luján, médecin urgentiste qui cumule les heures de travail et essaye de tenir le coup à sa manière, allant jusqu’à se droguer de manière régulière. Rencontre entre deux destins croisés, qui s’opposent et se rejoignent à la fois, leur histoire commence là, elle vient au secours d’un homme, il essaye d’en faire son client.

Dosage équilibré entre fiction, regard et réalisme documentaire, la mise en scène se distingue brillamment du blockbuster américain. L’univers instauré par le réalisateur se prête bien à l’expérimentation d’un nouveau genre mêlant cinéma vérité et d’émotion, à la limite du cinéma d’intervention, voire du cinéma engagé.

Le récit opère une véritable immersion dans la nuit argentine et ses accidents mortels et nous laisse entrevoir sans détour les défauts de tout un système. Pablo Trapero dessine, sous fond de violence et de trafics, le portrait social d’une ville transformée en jungle urbaine où les héros sont confrontés quotidiennement à la mort. L’atmosphère haletante, nous suit tout au long du film puis laisse la place à une passion entre deux oiseaux de nuit que sont Sosa et Lujan. Ayant atteint un point de rupture, ils aspirent, finalement, à une vie des plus normales.

Film noir intense et authentique, jonglant entre polar et thriller, Carancho joue à fond la carte du suspense grâce à un rythme saisissant, sur fond de séquences violentes. Un film poignant, qui nous prend littéralement par les tripes, parfois dur, il nous livre une histoire dure mais réaliste, une fin sans issue qui vous scotche carrément à votre siège.


Analyse sociologique : typologie des usagers dans le métro

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Savoir prendre le métro est donné à tout le monde, le comprendre est, par contre, tout un art. Plus qu’un simple moyen de transport en commun, la fonctionnalité va plus loin que ce que l’on peut bien penser. Fréquenté par tout un tas de gens quotidiennement, le métro est une bête curieuse : l’attention focalisée sur ce que l’on va faire une fois arrivée à destination, chacun essaie d’évacuer le « temps mort » du trajet. En bref, il se passe dans le métro tout un tas de choses qu’il ne se passe pas ailleurs. Analyse et portrait des usagers.

Le fabuleux lien entre postures et attitudes




Comme partout, chaque individu à une manière différente d’appréhender les choses. Le métro ne faisant pas exception à la règle, la façon d’aborder le moyen de transport et de penser son utilisation varie d’un individu à l’autre.Incroyable mais vrai, les postures adoptées seraient révélatrices du comportement . 

Explications : chercheur japonais, Tomomichi Kobayshi[1] a établi des statistiques troublantes après observation de la posture des dits individus dans le métro. Il s’est plus particulièrement intéressé à ceux se tenant seul, debout, près de la porte. Il apparaitrai donc que les hommes ont tendance à lever leurs bras plus hauts contrairement aux femmes qui gardent les bras en bas. En revanche, elles se tiendraient plus en face de la porte tandis que les hommes se tiendraient, au contraire, dans la posture inverse, faisant face aux passagers. 

En allant plus loin, on apprend notamment que la posture des « bras ballants » est la plus visible sur les individus ayant la vingtaine, en couple. Dernier détail, dans la situation précédemment évoquée, l’homme se trouve le plus souvent le plus éloigné de la porte, sa compagne se trouvant entre lui et la dite porte.
 
Typologie des usagers et analyse comportementale



Selon le parcours de l'usager , sa « stratégie » change : son trajet peut être continu ou discontinu ceci étant lié à allure soit rapide ou lente. Il peut être attentif, ou au contraire inattentif et critique vis-à-vis de son environnement ambiant, ces comportements seront différents.D’ailleurs, l’expert en sémiotique, Jean Marie Floch [2] nous livre son avis sur la question : d’après lui, 4 grandes catégories sont à distinguer.

Première catégorie, les « pros ». Véritables experts, ils sont à l’aise, comme dans leur élément, sur leur propre terrain de chasse. Signes distinctifs, ils dégainent leur ticket plus vite que leur ombre ; démarche rapide, ils se faufilent dans la masse et esquivent les obstacles pour arriver avant l’arrivée du monstre, un vrai parcours du combattant ! Ayant toujours un temps d’avance, ils s’installent à un très endqois pqécir rtq le ptai d’assense potq assapuer immédiatement le couloir de correspondance. Pour eux, le métro s’apparente à un outil : fonctionnel, il ne sert qu’à aller d’un endroit à l’autre, le plus rapidement possible de préférence, « trajet direct, net et précis sans fioritures » est le mot d’ordre !
 
Autre espèce, les arpenteurs, aficionados des promenades. Comme leur nom l’indique, ils « arpentent » les quais et les couloirs, le nez en l’air à admirer le monde qui l’entoure ; affiches publicitaires, décorations et animations l’émerveillent. Différence et diversité, ils s’amusent à la chercher et à décoder les détails de chaque station. Les arpenteurs sont des rêveurs et leur trajet, une découverte de chaque instant.
 
A l’opposé des professionnels se trouve ceux qu’on appelle les flâneurs. En deux mots, il considère que le métro est plus qu’un moyen de transport ; c’est un lieu d’échanges, de partages, de rencontres, d’animation et de divertissement. Le cadre est l’ambiance est donc très important pour eux. Leur dada, les spectacles et les commerces.
 
Enfin, dernière catégorie d’usagers, les somnambules, véritables « voyageurs de la continuité » ! Comme les pros, ils évitent les ennuis ou tout autre désagrément. Différents de ses collègues « flâneurs » et « arpenteurs », ils ne prendraient pas la peine de s’arrêter devant une animation, un spectacle ou un commerce. Leur préoccupation ? Simple et efficace, la tranquillité le long du trajet, les places assises et strapontins sont leur alliés !
 
Et vous ? Plutôt arpenteur, pro, somnambule ou flâneur ?

{1} Sexual differences in posture-related human behavior on subway trains, and their biological function, Tomomichi Kobayshi
{2} Sémiotique marketing et communication , Sous les signes les stratégies, Jean Marie Floch

samedi 12 février 2011

Asa, une voix qui nous emporte !

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Découverte en 2007, Asa m'avait conquise grâce à son album éponyme aux influences soul, jazz, folk et sonorités "musique du monde". De passage à Istres, la chanteuse signe son grand retour avec "Beautiful Imperfection", compte-rendu du concert.



Istres, 4 février, la salle est chauffée à bloc après une première partie brut de décoiffage : le duo Nina Attal /Philippe Devin ont littéralement encensé un public pendant près de 45 minutes. Live en acoustique, la guitare vient se mêler à des rythmes blues et soul pour un résultat assez impressionnant, silence dans la salle, le public apprécie la performance qui nous laisse tous bouche bée ! De l’énergie et du talent à revendre, c’est ainsi que se conclut ce show, le public est fin prêt à accueillir la tête d’affiche : Asa ! 

Ambiance intimiste, la voila, entourée d’une choriste et d’une belle bande de « musicos ». Dès les premières notes, le public devient complètement fou et ça durera jusqu’à la fin du concert. Il faut dire que la belle nigérienne à de bons arguments : une voix venue tout droit des terres africaines, ce genre de voix inqualifiable, un timbre et un grain particulier que l’on reconnaitrai entre milles. Ajoutez à cela une générosité hors pair, le public aime Asa et elle le lui rend bien, on se surprend à l’entendre nous parler en français entre les chansons pour nous raconter son histoire, son cheminement. L’artiste revisite donc quelques uns des titres de son premier album comme So Beautiful, No one knows et célèbres Fire on the Mountain et Jailer. Verdict, encore mieux en live acoustique que sur l’album : les titres sont mis en scène, réinterprétés, réinventés, performance musicale au rendez-vous donc ! Le deuxième album est lui, le fil rouge de tout le concert, on découvre ou redécouvre certains titres : Maybe tout en douceur, Dreamer Girl et Bamidélé pour la pointe de mélancolie, le calme et la tranquillité avec Bimpé et Ok Ok  et pour finir, Why Can’t We, Broda Olé et Be My Man, des titres à l’influence pop qui nous entrainent ! 

Asa en live, ça nous donne un très bon moment passé avec une artiste qui en jette et qui interagit avec son public. Démo de dansé improvisée, solos des musiciens, Asa nous offre un concert à la hauteur de nos attentes : un  subtil mélange entre musique, jeu, franche rigolade et partage qui nous séduit à coup sur !
 

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